UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN, de Sandrine Kimberlain

Genre : drame
France, 2021, 1h38

Réalisatrice : Sandrine Kiberlain
Résumé : pendant la deuxième guerre mondiale, la vie d’une jeune fille dont le rêve est de devenir actrice

Acteurs :

Rebecca Marder, André Marcon, Henry Bajon, Ben Attal

La critique de Dvorah :

appréciation : ***: Très bon film

Cette jeune fille qui va bien, on ne sait pas tout à fait quand elle vit, au début du film, et même ensuite : Sandrine Kimberlain, la réalisatrice, a pris le parti de gommer l’ancrage temporel : les vêtements, le décor, les accessoires, les conversations, pourrait être de notre temps. Une jeune fille qui traverse les jours avec une vitalité excessive, une joie, un plaisir de vivre, d’aimer, de croquer la vie. Une jeune fille qui veut tant ne pas voir au point de porter des lunettes pour brouiller sa vue.

Les critiques débiles blâment cette absence de croix gammée, de soldats, de décors historiques. Nous sommes très loin d’Adieu M. Haffmann. Tout ici est dans la délicatesse, la retenue. Cela crée un mélange de légèreté et de tension. Car autour d’Irène, peu à peu, la nasse se referme et le mal est en marche. En regardant se dérouler le récit, j’ai pensé à l’air de Daiénou : s’ils nous avaient tamponné la carte d’identité, s’ils nous avaient pris nos vélos, s’ils nous avaient mis l’étoile jaune, cela nous aurait suffi… Tout le long du film, on observe Irène et l’on se dit, quand va-t-elle chuter pour de bon ? J’ai souhaité ardemment, au concert de flûte que le film s’arrête là comme il le fait dans « le Goût des Autres ». Mais non… Il faut aller voir ce film qui ne restera pas longtemps ni au box office ni dans les salles. C’est un film juste, tendre et grave. Une grande réussite, et un plaisir infini de voir évoluer une si extraordinaire jeune actrice, Rebecca Marder, et tous les autres, entre les mains de Sandrine Kimberlain qu’on aimait déjà tant pour sa justesse d’actrice.

En complément :

Une double interview , ici :
https://madame.lefigaro.fr/celebrites/sandrine-kiberlain-et-rebecca-marder-jai-eu-impression-naitre-19-ans-140122-210276


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