Genre : Comédie dramatique
France, 2021, 1h56
2e au boxoffice, juste après Spider Man, c’est une sacrée performance pour ADIEU MONSIEUR HAFFMANN, avec un sujet pareil : l’histoire d’un homme qui cache son patron dans une bijouterie en pleine occupation allemande de Paris.
D’où vient un tel succès ?
Essentiellement certainement par l’interprétation exceptionnelle des trois acteurs principaux : Lellouche-Auteuil-Giraudeau. Avec une mention particulière pour Sarah Giraudeau, qui arrive à prendre le pouvoir entre deux rôles et deux acteurs particulièrement présents, en devenant le personnage le plus intéressant de cette histoire.
Car le héros n’est pas Monsieur Haffmann, avec un Daniel Auteuil (très juste mais en même temps effacé, dont on ne saura somme toute pas grand chose) , mais bien François Meunier, son employé. C’est lui auquel s’attache le réalisateur, Fred Cavayé, et dont le caractère évolue tout le long du film dans le rôle du salaud.
Les images sont très belles et rendent très bien l’atmosphère de l’époque. Le montage est efficace, les seconds rôles très soignés également. Une économie de moyens, due involontairement à la crise du COVID, renforce la crédibilité. Le scénario est efficace, on est tenu en haleine tout le long du film, et on passe somme toute un très bon moment.
Pourquoi, malgré ces qualités indéniables, je ne crie pas au chef d’œuvre ?
On aurait tort de croire que ce film est un « Monsieur Klein » qui se la jouerait à l’envers : Fred Cavayé n’est pas Losey. Sans doute, le grand mérite va t-il à l’auteur de la pièce de théâtre originale, Jean-Pierre Daguerre, qui a reçu quatre Molières, et dont l’œuvre semble avoir plus de caractère. Le film, bien qu’efficace, montre quelques faiblesses : François Mercier, si justement joué par Gilles Lellouche, est finalement assez caricatural et prévisible en infirme frustré qui veut sa revanche. Et la « happy end » est peu crédible, si peu qu’en fait on n’en aura pas les détails …
Pour conclure, un film de bonne facture, un bon moment de cinéma sur un sujet grave, qui peut jouer un rôle pédagogique dans des temps où l’on en a bien besoin …